De 8H 30 à 9H : c'est le moment de préparer les sacs. Il y en a un plus gros, avec le couchage et la rechange. Celui-là, on le laisse dans le hangar de M. Dulhoste, qui le chargera avec les tentes, pour le soir. Et puis, chacun a préparé un petit sac, qui fera toute la randonnée sur le dos du VTT-iste. Il contient le W-way, au cas où il pleuvrait, la casquette, un peu d'eau et des aliments énergétiques (même si des en-cas sont prévus aux différentes étapes)... et puis aussi de quoi écrire et prendre des notes tout au long de la randonnée, car il faudra en présenter un compte-rendu. C'est de l'AVENTURE, de la grande aventure même, mais de l'aventure SCOLAIRE !

A 9H, tout le monde, élèves et accompagnateurs (professeurs d'EPS et d'Hist-Géo) s'engouffre dans le Bus du collège et dans deux voitures, car le bus est trop petit. Direction : les hauteurs de Sos. C'est à Puymajou que la conquête romaine défile sous les yeux éblouis des élèves qui imaginent les légions de César traversant la Gaule Aquitaine et installant leur camp sur les bords de la Gélise.

Un peu plus tard, au lieu-dit "Artes" à Gueyze, c'est un résistant, qui raconte comment les personnes de la région ont combattu l'occupant Nazi et comment certains sont morts ou ont été blessés, ou arrêtés puis déportés...

Vers 11H, devant l'école de Sos, les écoliers venus en bus sont rejoints par la remorque des VTT, avec Kévin et M. Dulhoste. C'est alors le départ pour un circuit sur les pistes menant jusqu'à Meylan. C'est un excellent echauffement pour le reste de la randonnée !

A Meylan, l'Express du collège livre le déjeuner chaud et il fait bon reprendre des forces, installés au soleil, sur la place de la Mairie. C'est là que M. Louge rejoint le groupe des collégiens. M. Louge est un gemmeur à la retraite (on disait un "résinier") et il montre comment il procédait sur les pins pour leur arracher la précieuse gemme (la résine, c'est-à-dire la sève du pin). Les outils qui sont restés au repos depuis bien longtemps ont conservé leur tranchant et l'ancien résinier n'a pas perdu le geste. Promptement il enlève la grosse écorce marron, puis il incise délicatement la peau blanche en enlevant de longs copeaux jaunes qui se recourbent en tombant à ses pieds. La sève commence à sourdre de la blessure et un pot en terre est calé au bas de l'incision, sous un morceau de zinc qui dirige la sève au cente du pot. Il explique ensuite la longue journée d'un gemmeur et les divers traitements de la résine qui donnait la précieuse essence de thérébentine, la collophane et de nombreux autres produits par distillation.

La journée se poursuit en VTT,  sur les pistes qui mènent de Meylan à Réaup. En route, une première halte sur les bords du "Lac sans fond" permet à la fois de refaire ses forces et reprendre son souffle... qui reste cependant "coupé" lorsque la légende de ce Lac sans fond fait remonter toutes les imaginations dans des temps reculés, où l'église s'est enfoncée et a disparu avec tout le village englouti au plus profond des eaux. Seules les bulles qui remontent parfois à la surface gardent trace de la vie des malheureux disparus, de même que les hurlements de la vieille chienne du curé, certaines nuits particulièrement sinistres...

Dans la forêt landaise, un "Cromlech" dit "Las Naou Peyros" témoigne des anciens habitants de ces contrées et de toutes les légendes maléfiques de ces forêts profondes, où les sorcières continuent à exercer leurs sorts contre les humains qui osent les défier.

A Réaup, si l'heure d'arrivée n'est pas trop tardive, le groupe ira visiter une palombière et retrouver quelques chênes lièges, qui subsistent dans la forêt dont ils furent les rois avant d'être détronés par le plus rentable pin des Landes.

Le campement de tentes est monté sur la grande bande herbeuse qui borde la place de Réaup : tout le monde doit participer et coordonner ses efforts pour arriver à préparer l'abri contre le froid de la nuit à venir.

C'est dans la cantine de l'école de Réaup que le petit groupe prépare les tables et les couverts pour le repas du soir, porté par le collège et partagé par de nombreux professeurs et personnels des cuisines venus prendre des nouvelles des randonneurs. L'ambiance est toujours agréable, même s'il ne faut pas oublier de faire un petit ménage avant de repartir dans les tentes prendre une veste un peu plus chaude pour la veuillée dans la salle des fêtes.

 La veillée réunit les parents et des amis venus pour entendre le conteur Patrice Blanco donner sa vision de l'évolution de l'humanité depuis la préhistoire, au travers d'une histoire des instruments de musique qu'il fabrique avec brins de pissenlit, morceaux de sureau ou de roseau, mêlant la vibration de la corde d'un arc et une caisse de résonnance, puis les harmonies d'une cornemuse... mais c'est avec un violon qu'il marquera les pas d'une troupe de danses gasconnes. Les élèves et les grands sont invités à se mêler aux farandoles et autres danses.

Des châtaignes grillées permettent de terminer la veillée sur une note gastronomique, accompagnées d'un verre de menthe fraîche ou de vin "bourret", tout juste soutiré de sa cuve en cours de fermentation. La nuit sous la tente commence ensuite, mais le brâme des cerfs qui hantent les forêts voisines en surprend plus d'un dans son sommeil.

La deuxième journée est plus calme : après un bon petit déjeuner dans la cantine de Réaup, c'est une long périple en VTT qui mène à Cap-Cauderoue, pour un solide déjeuner, puis une après-midi d'accrobranche. Ces 2 jours passés sur les pistes du Pays Mézinais ont permis à chacun de lier des liens avec la terre transmise par les anciens, mais aussi avec les camarades de la classe dans les épreuves partagées.

 La collation partagée de retour au collège marque les derniers moments avant le retour à la vie familiale.